Spoke Orchestra

"Qui on est, on s'en fout ! On ne veut surtout pas ressembler aux demeurés qui déballent leur vie à la télé."

Au moins ça c’est clair. Pour les avoir vus sur scène, ces encagoulés, Nada, Félix Jousserand et D'( « déprime ») ont écumé séparément la scène slam, avant de fonder Spoke Orkestra.
Chacun à leur façon ils offrent une vision hardcore de la grande métropole, du monde d'aujourd'hui et de ses figures... Ils se présentent comme "un collectif de slammeurs, surtout pas un groupe.

Collectif de slam composé de Nada, D' de Kabal (« Déprime »), griot trash de la punkitude aux propos érotico-sombres et spasmodiques, de l’ex-étudiant en Sciences-Po, Felix J, maître incontesté de la métrique, Spoke Orkestra foncent sur la poésie comme des rockers…

Ils s'entendent rapidement et ils font un premier disque dans la foulée - le disque est "INTERDIT AUX MINEURS". S’en suit une tournée où la moitié de la salle applaudit, l'autre crie au subterfuge. Le collectif est ravi de viser dans le mille.

Ils font un deuxième disque, "SPOKE ORKESTRA N'EXISTE PAS". Nada quitte le collectif en 2007, pour écrire seul, ABD EL HAQ après avoir gravité depuis un moment dans la zone d'influence de S.O rejoint le collectif. Il y aura désormais aussi une batterie lors des concerts/performances, Franco Manara : rockeur - compositeur - disjoncteur – aguerri, à la guitare et aux machines.

J'accepte - Felix J

J'accepte le goût modifié de mon café au lait
J'accepte les couleurs à la mode cet été
J'accepte de vivre dans 28m²
J'accepte la tête des présentateurs télé
J'accepte de faire la queue
J'accepte d'être informé
J'accepte les anti-dépresseurs
la sonnerie des portables
le sourire du boucher
J'accepte de m'habiller pour aller travailler
J'accepte tout ce que je désire
J'accepte les discothèques
J'accepte tout ce que j'aime
J'accepte les odeurs d'after-shave bon marché dans les ascenseurs, c'est sur
J'accepte les vacances programmées
J'accepte de ne faire que visiter
J'accepte les sandalettes en plastique et les chaussettes
La musique au supermarket, en effet
J'accepte les sandwichs emballés
J'accepte de parler sans savoir
J'accepte de ne pas savoir
J'accepte de voir les choses en grand et pourtant
J'accepte qu'il y ait qu'un seul gagnant pour 30 millions de participants
J'accepte la tête des clients
les caniches incontinents, sur le trottoir,
le visage des mendiants
J'accepte le samedi soir
J'accepte tout le temps, c'est systématique
J'accepte la vaisselle en plastique
J'accepte la vitesse limitée
J'accepte mon voisin musicien
Qui joue de la gratte électrique
J'accepte de croire que demain
Tout ira bien
J'accepte le doublage des cascades
Et les films érotiques italiens
J'accepte d'être à 200%
J'accepte d'avoir le profil du gagnant
Car j'accepte de le contrebalancer
Par une obséquiosité sans limites, je le jure
J'accepte la couleur du futur
Mais je n'accepte pas qu'on touche à ma voiture -